L’histoire de la commune

Située aux frontières de l’Anjou et de la Touraine, à égale distance entre Angers et Tours, bordée au nord par l’Authion et au sud par la Loire, la commune de Varennes-sur-Loire puise son histoire de fort longue date.

“Varennes” tire son nom de sa situation géographique et d’une spécificité topologique.
Au début du moyen âge, on désignait par Varenne “une plaine sablonneuse et inculte où l’on ne trouve que peu d’herbe pour les bestiaux et que fréquente le gibier”. Le mot Varenne désignait aussi des monticules insubmersibles qui apparaissaient dans le lit de la Loire. Les hommes qui y demeuraient, étaient nommés Varennais. En français, cela a donné les mots « varenne » et « garenne », dont la signification est très proche
L’étymologie est restée aussi pour le gibier qui s’y réfugiait : une garenne était en effet une réserve seigneuriale destinée à la chasse et à la reproduction du gibier. Cette étymologie, à l’origine de l’expression « lapin de garenne », explique la présence de cet animal sur le blason du village. “les lapins de garennes”

Les noms de Varennes au fils des siècles évoluèrent ainsi :

• de 931 à 1125, Varennoe
• puis Varena jusqu’en 1150
• puis jusqu’en 1243, Parochia Sancti Martini de Varennis (paroisse de Saint Martin de Varennes).
• Apparait ensuitre le nom de Varenna-in-Valeya jusqu’en 1348.
• Le nom de Varennes près Montsoreau sera porté jusqu’en 1419.
• Varennes-Sous-Montsoreau ira au terme de 1496
• Varennes-Sous-Bourgueil en 1685 laisse place à
• Varannes-Sous-Montsoreau au XVIII siècle pour devenir
• Varennes-Sur-Loire qui apparait sur les registres municipaux à compter de février 1893 mais pour les archives départementales en avril 1892 (célestin port révisée – Vac – Verni – 1996 ; page 22)


Au XVIII ème siècle, au temps de Varennes-sous-Montsoreau, le village fait partie du canton de Brain-Sur-Allonnes. En 1792 de paroisse, il se voit érigée en commune. En 1797, la commune est rattachée au canton d’Allonnes.

Si la trace la plus ancienne d’un nom pour le village remonte à 931, des vestiges préhistoriques (au lieu-dit “pierrelées” des traces d’une occupation préhistorique existent) et antiques attestent d’une occupation protohistorique des lieux.

Longtemps avant le IV siècle certaines parties de la paroisse ont été reconnues habitées” (colonel PICARD ; Saumur au début du V siècle). Seuls les lieux les plus hauts de la commune sont habités.
Au lieu-dit “Montgeville”, on été trouvé sur un dépôt d’alluvions anciennes, des haches de bronze ainsi que de sarcophages médiévaux.

Au fil des siècles, l’histoire de Varennes-Sur-Loire s’articule autour des bienfaits de la Loire avec ses dépôts d’alluvions qui siècle après siècle sont venus enrichir les terres cultivables propices au maraîchage.
Voie de communication, axe de commerce au coeur de cette si belle vallée de la Loire, le fleuve cependant sut aussi se montrer cruel au rythme de ses crues dévastatrices.

C’est en 584, sous CHILDEBERT, que BODIN signale des dégâts incalculables à la suite de 12 jours et douze nuits d’une pluie torrentielle.
Dès 821, Louis Le Pieux s’intéresse à des ouvrages de protections contre les inondations frappant notre région.
Sous Louis le Débonnaire, et pour éviter le sujet de crainte qu’étaient les incursions de la Loire dans la vallée, la levée est commencée (entre 1161 et 1173). C’est à cette période que le peuplement du village connait un essor.
Mais c’est sous Henri II de Plantagenêt, roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine et comte d’Anjou, après la crue de 1149 qui dévasta le pays, que pour la première fois, il est fait état d’un système de digues continues pour lutter contre les crues de la Loire. Cette digue appelée “Turcie” étaient destinée à contenir les eaux à partir de La Chapelle Blanche (La Chapelle Sur Loire) jusqu’à une trentaine de milles en aval dans la plaine où coulent parallèlement La Loire et l’Authion. A partir du XV siècle, le système de digues fut progressivement amélioré.
Les ruptures de cette levée ont été répertoriée par Célestin PORT, archiviste érudit du département de Maine et Loire (Dictionnaire historique de l’Anjou).
Il cite celles de 1456 et 1561 à La Suze, 1469 à la “Brêche-Pitot”, 1693 et 1707 à La-Chapelle-Sur-Loire et 1710.
Jean-François BODIN dans “ses recherches historiques sur l’Anjou” dénombra 25 ruptures de levée entre 1496 et 1711.

Par la suite, les levées résistèrent aux crues de 1799, 1843, 1851 causant une frayeur intense et de terribles inondations. Il ne faut pas oublier les terribles crues de 1846 et 1866.

Cependant, le 4 juin 1856, une énième rupture survient dans le bourg de La Chapelle Sur Loire provoquant une inondation totale de la vallée, entrainant une centaine de brèches dans les levées et causant de nombreux morts et des dégâts matériels considérables (A. GIROUARD, l’épouvantable fléau de 1856). le village sera submergé par près de deux mètres d’eau pendant plus de 3 semaines. L’abbé GUINDEUIL écrirat “La crue de 1846 avait monté de 7 mètres au dessus de l’étage. C’était la plus forte de mémoire d’homme. Mais nous devions la voir surpasser dix ans plus tard“.

La commune voit arriver le chemin de fer en 1849. Cela aura pour effet le déclin de la marine de Loire et une baisse du chiffre de population constatée dès 1861. La gare de Varennes-Sur-Loire sera inscrite le 28 décembre 1984, par arrêté, à l’inventaire des monuments historiques.
Les mariniers d’alors, fins connaisseurs du vent, se reconvertissent dans la meunerie et les moulins à vent. Varennes-Sur-Loire qui est desservi par 2 couloirs de vents dominants, comptera jusqu’à 11 moulins , la plupart de type “cavier”.

L’électrification du bourg se fera en 1932.

Notre commune compte aujourd’hui 1889 habitants (résultat du recensement de 2014) pour une superficie de 2260Ha.